Situation

La commune se situe au nord-ouest du canton de Maignelay-Montigny, elle est la seconde en superficie et se développe sur le plateau entre 100 et 130 m d’altitude. Le village comprend environ 246 habitants. Il est constitué de l’association des 2 anciennes communes de « Welles » et « Pérennes » réunies par l’église Saint-Pierre seule au milieu des champs.

 

Histoire

Welles est déjà mentionné, dans les cartulaires de l’abbaye de Saint Quentin de Beauvais, sous les noms suivants : En 1112 « in guagella », en 1298 «Welles », en 1330 « Waeles » ; puis « Houelle » en 1667 (carte de Sanson d’Abbeville) et enfin «Welles-Pérennes » au XIXème siècle. La présence de l’homme est attestée dés l’époque Gallo-Romaine.

Prés de la place du jeu de paume (jeu que l’on pratique encore aujourd’hui) s’élevait le château de Welles. Il fut rasé lors de la Révolution et il ne demeura que quelques pans de mur qui au fil des ans ont disparu.

Contrairement à Pérennes, Welles a été beaucoup moins touché par les bombardements de la guerre 1914-1918.

On ne sait pas grand chose sur la seigneurie de Welles. Toutefois, lors de nos recherches, nous avons trouvé les éléments suivants :

Armoiries des Seigneurs de Welles.
Armoiries des Seigneurs de Welles.
  • Charles du Caurel écuyer, Seigneur de Welles, s’est marié le 3 avril 1578 avec Françoise de Baynast
  • Jean Durandel, Seigneur de Welles et d’Harissart, en 1617
  • Jean-Baptiste Robert Boistel Longbus, Seigneur de Welles, trésorier de France au bureau d’Amiens, connu par ses pièces de théâtre et la délicatesse de son goût
  • Duc d’Aumont

 

Les concessions au cimetière de Welles concernant les tombes des notables portent les noms suivants :

  • N°16   - Boistel de Bavelincourt
  • N°17   - Brunet
  • N°18   - Rayez de Bavelincourt
  • N°19   - Aubry

Pérennes est l’un des trois hameaux de Welles. D’époque ancienne, on y a recensé jusqu’à 70 maisons. Il est mentionné, dans la charte du diocèse d’Amiens, sous les formes suivantes : « Pierresairs » en 1244, « Peraines » au XIVème siècle, « Pereignes » en 1420, « Peraignes » en 1530 ; puis « Perraines » en 1667 (carte de Sanson d’Abbeville) et « Perraine » vers 1750 (carte de Cassini) et enfin « Welles-Pérennes » au XIXème siècle. Il dépendit de la famille de Hangard puis du marquisat de Piennes (Seigneurie de Maignelay).

L’histoire de Pérennes a retenu le crime du seigneur de Hangard qui, furieux d’avoir été déclaré perdant lors d’un coup litigieux pendant une partie de jeu de paume se disputant au moment de la foire de Montdidier en 1498, tua Pierre Courtehouche, marchand drapier d’Amiens qui avait arbitré la partie, ainsi que sa femme.

Le Sieur de Hangard, condamné à mort, réussi à obtenir sa grâce mais, il dut élever sur le lieu de son forfait une croix en pénitence. Après disparition de cette croix, un ensemble de 3 pierres de grés et une plaque commémorative rapprochées de l’Hôtel de ville de Montdidier témoigne encore aujourd’hui de cet odieux forfait.

 

Un personnage célèbre, Langles Louis Mathieu, né à Pérennes en 1763, décédé à Paris en 1824, fut un orientaliste, inventeur du balomètre qui servait à étudier les radiations du soleil, auteur de mémoires sur l’aérodynamique.

 

Le territoire de Pérennes a été détruit à 80% pendant la guerre de 1914-1918. La plupart des maisons ont été reconstruites durant l’entre-deux-guerres ; une rénovation des façades en essentage y a été entreprise ultérieurement. 

La chapelle du XVIIIème siècle qui était dédiée à St Jacques le Majeur, a été détruite puis reconstruite après la première guerre mondiale. Aujourd’hui on y fête encore le saint patron de Pérennes. Chaque 25 juillet les habitants emmènent en procession la statue de Saint Jacques vers la chapelle, où une messe y est célébrée. Suivant la coutume, après la cérémonie religieuse, la statue est déposée chez un habitant du village qui la gardera pendant un an.

 

Harissart est mentionné dans les cartulaires de l’abbaye de Breteuil sous les formes suivantes :   en 1105 « Harissarda », en 1188 « Harrissart », puis dans le cartulaire de l’abbaye de St Martin de Pontoise, « Grand et Petit Harissart » en 1680.

Ce hameau a entièrement été détruit le 27 août 1827 suite à un incendie qui réduisit en cendre une douzaine de maisons. Il en reste un lieu-dit « Le Grand et Petit Harissart » au nord de la commune.

Les hameaux du petit et grand Harissart étaient rattachés à la paroisse Welles. Ils appartenaient à M. de Villequier, par son alliance avec la Maison de Piennes. Ils relevaient du Cardonnoy et D’Aubeviller, le duc d’Aumont a été seigneur des lieux. 

 

La Morlière est mentionné en 1112 sous la forme de « Molaria » (rapporté par Dom Grenier), « La Morlière » en 1667 (carte de Sanson d’Abbeville), « Lamorlière » au XIXème siècle, et « La Morlière » au XXème siècle.

 

Présence de la « Chaussée Brunehaut » reliant Beauvais à Montdidier et passant devant la ferme de la Morlière (appelé « Le chemin vert » ou encore « Le chemin de Montdidier »), ainsi que des substructions d’une « villa gallo romaine » repérée par l’archéologie aérienne.

 

En 1756, le hameau de La Morlière, situé sur la paroisse de Welles, dépendait de l’abbaye de Saint-Quentin de Beauvais. Un texte rédigé en vieux français nous indique que « La Morlière, de la même paroiffe, dépend de l’abbaye de St Quentin de Beauvais & contient 160 journaux de terre, 50 à la folle à Royaucourt, 17 de bois à coupe dans la forêt, un champart au Ploiron, un à Dompiere, 10 journaux de vignes & 6 à 7 à la folle qui appartient à des particuliers. »

 

Sur d’autres registres on cite qu’au dix-septième siècle, le cueilloir de la terre et la seigneurie de la Morlière était baillée par Pierre Millon et Marie Dauchelle, veuve de feu Nicolas Lefèvre qui était receveur du lieu. Puis, en 1788, un bail de neuf ans est passé avec l’abbaye à Antoine Cosme et Angélique Millon, sa femme, de la ferme de La Morlière et des champarts à Domfront, Dompierre et le Ployron.

 

« Les Millon », ancienne famille picarde, depuis sa maison seigneuriale d’Abbémont, va donner naissance à de nombreuses branches de notables de notre région : Les Millon de la Morlière, d’Inval, de Montherlant, de la Verteville. Certains seront gouverneurs de Montdidier ou capitaines, beaucoup seront enterrés dans l’ancienne église de Royaucourt. Jean Millon de la Morlière, originaire de Royaucourt, se battra contre les Espagnols au siège de Corbie, en même temps que les seigneurs Tristan de Maignelay, et deviendra Lieutenant du Roi en la ville de Montdidier en 1658.

 

L'église Saint-Pierre

Elle date du XVIème siècle, a été bâtie sur un terrain qui appartenait autrefois à la Commanderie de Fontaine. Construite en pierres d’appareil et de briques sur un solin de grés, fut remaniée à de nombreuses reprises au XIXème siècle et XXème siècle et tout récemment.

La nef, longue de 4 travées avec bas-côtés, est plus basse que le chœur qui avait perdu ses beaux vitraux du XVIème siècle attribués aux « Le Prince », mais la dernière rénovation a permis une copie à l’identique.

 

Nous déplorons malheusement le vol, survenu en janvier 1999, d’une magnifique statue en bois de « St Pierre assis sur son trône » du XVIème siècle qui était classée monument historique.

 

 

Les fonts-baptismaux hexagonaux, en pierre, sont du XVème siècle.

 

Au nord du chœur, l’ancienne chapelle seigneuriale a été transformée en sacristie.

 

Le cimetière triangulaire qui entoure l’église s’ouvre par 3 portes vers les lieux principaux à desservir, Welles, Pérennes et Harissart. On y trouve encore d’intéressantes tombes anciennes des XVIIIème et XIXème siècles, dont celle de la famille des notables de Welles.

L’école se trouvait autrefois dans l’enclos du cimetière, elle a été démolie à la fin du XIXème siècle. L’instituteur, Monsieur Deflers, demanda qu’à sa mort (en 1900) il soit enterré à l’emplacement où se trouvait son bureau ; ce qui fut fait.

A quelques dizaines de mètres de l’église s’élève un calvaire dont la base en pierre (XVIème siècle) est décorée de têtes de mort et dont la croix (XIXème siècle) est en fer forgé.

 

Le clocher et ses cloches.

Le clocher, du XVIIIème siècle, en charpente couverte d’ardoises, se trouve à l’ouest sur un porche restauré au XIXème siècle. Selon les écrits des historiens « J.B.Martinval » et « Louis Graves », il renfermait une cloche nommée « Louise-Marie Anne », bénite en 1791 par l’abbé Adrien Capronnier curé de Welles.

 

Actuellement, le clocher possède 3 cloches et l’on ne sait ce qu’est devenue celle citée précédemment malgré nos nombreuses recherches.

Voici le descriptif détaillé de ces 3 cloches :

1- La plus grande, nommée « Raymonde Eugénie Marguerite Gabrielle Marie » par madame Marie-Antoinette Alexandrine Raymonde de Beauvais ma marraine et Monsieur Boulard Ernest Henri Louyer de Vaucelles, propriétaire à Welles mon parrain.

2- La seconde, nommée « Marie Caroline Françoise Alexandrine » par Madame Marie Caroline Pinta, veuve de Monsieur Gagniage, ma marraine et Monsieur Jean François Severin Doré, trésorier de la fabrique, mon parrain.

3- La troisième, a été fondue à la générosité de Monsieur Jean Allincant, de Monsieur Rémi Mortier, Monsieur Charles Levêque ; nommée « Marie Julia Augustine Fortunée » par Mademoiselle Marie Caroline Julia Levêque, ma marraine et Monsieur Auguste Fortuné Mortier, mon parrain.

 

Elles ont été bénites le 23 juin 1872 par Monsieur Millière, vicaire général et Monseigneur Gignoux, évêque de Beauvais ; Monsieur Fournier étant curé, Monsieur Caron étant maire.

Les références du fondeur étant les suivantes :

CAVILLIER

AMIENS

DECOLL et DAPERON

Réfection de l’église

De 2004 à 2007 ont été effectué d’importants travaux de rénovation de l’église, les toitures, le clocher et son coq, l’ensemble des voûtes, la pose de vitraux, le changement de nombreuses pierres de taille, sans oublier le raccordement au réseau électrique local qui a permis l’installation de l’éclairage donnant un souffle nouveau aux cérémonies religieuses. 

Le samedi 20 novembre 2004 a eu lieu la cérémonie de bénédiction du coq par Monsieur l’Abbé Palette curé de la paroisse, en présence de Monsieur Bertrand Pamart maire, accompagné de ses conseillers et des habitants de la commune. Puis il fut procédé à la montée du coq rutilant et rajeuni, bien que portant encore les traces de plombs voire de balles souvenirs des ardeurs de quelques chasseurs du coin.

L’inauguration officielle de l’édifice après travaux eu lieu le samedi 15 septembre 2007, en présence de Monsieur Daniel Rouhier sous Préfet de Clermont, de Monsieur Olivier Dassault député, de Messieurs Alain Vasselle et André Vantomme sénateurs, Monsieur Yves Rome président du Conseil Général, Monsieur Patrice Fontaine conseiller général et régional, Monsieur Jean Bernard président de la Communauté de communes, Monsieur Rémi Hublier vicaire général,  Monsieur l’abbé Loïc Corlay curé de la paroisse et de très nombreux habitants de Welles-Pérennes et des environs.

Thérèse et Raphaël Hainsselin et Lauriane Leroy, mars 2009

Sources :

  • Le canton de Maignelay – JB Martinval – 1902.
  • Précis statistique – canton de Maignelay – E. Graves
  • Inventaire série H -  E Roussel – archives départementales - 1888.
  • Comptes rendus et mémoires de la Sté archéologique et historique de Clermont – T. 34 –1978.
  • Monographies des villes et villages de France – l’Oise – Emmanuel Woillez – Res Universis.
  • L’Oise – les 693 communes – Daniel Delattre – tome II.
  • Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville et du doyenné de Montdidier - Père Daire.
  • Archives départementales de Beauvais
  • Bibliothèque St Corneille de Compiègne
  • Mairie de Welles-Pérennes.