Au cours de sa réunion constitutive, le 12 janvier 1991, les précisions suivantes ont été apportées à certains aspects de l'activité à venir de la nouvelle société.

 

1)    En tout premier lieu, Monsieur Leroy a recommandé que les débats, études, communications ou autres soient consignés fidèlement et correctement dans un registre "modèle" qui devrait pouvoir constituer aussi une source d'informations pour les générations futures.

 

En ce qui concerne plus précisément les objectifs de la société, et sur proposition de son président, il a été précisé que tout en recherchant à améliorer la connaissance du passé de notre commune, la société historique se devait aussi d'être ouverte sur l'avenir, notamment aux changements que représente la mise en œuvre d'un ensemble de solidarité intercommunale constitué par le rassemblement, au sein du tout nouveau "District du Plateau picard" des 50 communes des cantons de Maignelay-Montigny et de Saint-Just-en-Chaussée. A ce titre, la présence au sein de la société des représentants de Sains-Morainvillers, Brunvillers-la-Motte, Saint-Just-en-Chaussée et Ravenel constitue une première réponse au souci d'enracinement mais aussi d'ouverture aux nécessités d'un développement culturel du District.

 

2)    Les informations, précisions ou recommandations suivantes ont également été formulées sur certains points du programme d'action, notamment sur :

 

a)  La connaissance plus approfondie de notre passé, à partir des documents actuellement disponibles, tout d'abord dans nos archives communales constituées :

  • Des registres de paroisse et d'état-civil

Conservés à la Mairie et remontant jusqu'au 17ème siècle.

Monsieur l'Abbé Palette, curé, a signalé que quelques registres de paroisse anciens étaient encore présents dans les sacristies.

Monsieur Bourgeois prendra contact avec lui.

  • Des archives concernant la vie de notre commune :

Documents variés mais nombreux constitués de registres anciens de délibérations des conseils municipaux, de textes relatifs aux événements révolutionnaires, aux guerres …qui sont classés par les soins de la Direction départementale des archives et sont également conservés dans notre mairie. Monsieur Leroy veut bien se charger de reproduire le catalogue de classement afin de la mettre à la disposition de chacun.

  • Des archives peu nombreuses entreposé à Senlis sous la responsabilité des Archives départementales.

Enfin des contacts devront être établis avec la société Historique de Montdidier qui a dû conserver, ou verser aux Archives départementales de la Somme, certains documents concernant notre commune qui fut rattaché au baillage de Montdidier sous l'ancien régime.

  • Une autre source d'archives est constituée par les actes des notaires et Monsieur Bourgeois prendra contact avec Maître Lequen.

 

A titre indicatif, des groupes de travail pourraient donc être constitués dans les quelques domaines suivants :

  • Recherches généalogiques. Un travail très important a été réalisé par Madame Lesobre, qui a légué ses documents à la Société historique de Clermont.
  • Recherche et recensement des personnalités qui ont marqué la vie de notre commune = maires et hommes politiques, prêtres, enseignants, …
  • Etude de faits ou événements : guerre de 1870… étude de comptes-rendus des conseils municipaux.

Pour sa part, Monsieur Pierre Debove communique deux informations sur lesquelles il fournira davantage de précisions : une étude peu connue sur Maignelay, découverte par un membre de sa famille ; l'adresse d'un Monsieur d'Halluin, qu'il a rencontré il y a peu d'années et qui se disait le descendant de l'illustre famille de Maignelay.

 

Enfin, une source importante de documents du siècle dernier et du début du siècle se trouve entre les mains des collectionneurs de cartes postales anciennes. Environ 300 cartes sur Maignelay-Montigny ont été identifiées par MM. Lemaire et Carpentier ; ce dernier les a à peu près toutes rassemblées dans sa propre collection. Un premier groupe de cartophile est donc constitué qui pourra également entrer en contact avec Monsieur Henri Danvin qui est lui-même un bon collectionneur.

Sur l'une des cartes du "Fort-Philippe" présentée à l'assemblée générale, Madame Girardeau, Maire, identifie se grand-mère, gouvernante des enfants Duquesnel, Lina Beyer épouse Lefevre, originaire d'Alsace, accompagnant deux jeunes enfants, les demoiselles Duquesnel et un bébé dans son landau, le père de Madame Girardeau. Pour sa part, Mademoiselle Martine Lambert confirme que Madame Audefroy, sa grand-mère, reste à la disposition de la Société pour l'identification des cartes postales anciennes. Il pourrait être également fait appel à nos compatriotes les plus âgés de la Maison de Repos.

 

b)  Sauvegarde et mise en valeur de notre patrimoine architectural

Le château de Maignelay, qui fut à l'origine une forteresse, mériterait des études plus approfondies. A l'occasion des travaux de restauration ou de transformation qui pourraient être entrepris, la Société historique devrait donc être présente et se montrer vigilante. Notamment en matière de fouilles et de terrassement.

Indépendamment des travaux, une visite du Château pourrait être organisés par la Société.

 

La Société se propose aussi de faire connaître un certain nombre de monuments et d'aider à leur sauvegarde :

  • Le Calvaire dit "du bouquet de l'église" ou "bouquet de la Marquise" mériterait d'être restauré en demandant à la municipalité d'intervenir auprès de la Direction des Monuments Historiques puisque ce monument est classé.

A cette occasion, les membres de la société décident que ce calvaire constituera l'emblème de la nouvelle société car il présente l'avantage d'être à la jonction des deux anciennes communes et de symboliser ainsi géographiquement leur union ancienne.

Monsieur Dutriaux est chargé d'en faire une esquisse à la plume à partir de reproduction de cartes anciennes que peut lui communiquer Monsieur Lemaire.

  • Parmi les autres monuments ou sites à sauvegarder ont été cités :
    • La tombe du Commandant, Officier de Napoléon
    • L'emplacement de la tombe de la famille Geffroy dont le fils Edmond, Sociétaire de la Comédie Française, honore de son nom l'une de nos rues ; 
    • Les tombes des Duquesnel, Rendu, Detargny, qui furent maires et hommes politiques connus de nos communes.

 

c)  La découverte de faits, événements ou personnages, dont certains sont à révéler ou sauver de l'oubli ; parmi les personnages sont cités : Edmond Geffroy, né à Maignelay en 1804, dont Monsieur Bourgeois poursuit, à la bibliothèque de la Comédie Française, l'étude commencée par Madame Lesobre, le violoniste Alizard, né à Maignelay en 1816 et dont on ignore la carrière ; les Grévin dont une rue de Maignelay portait le nom avant 1971 (l'actuelle rue de Saint-Just) et au sujet desquels Monsieur Leroy cherchait une filiation : Médecin-poëte de Clermont au 16ème siècle ou dessinateur du 19ème siècle.

 

d)  La transcription de nos traditions picardes :

Coutumes, jeux, dont ceux de la choule et de la paume, par exemple ; tradition orale sous forme de contes, proverbes, chants. Monsieur Leroy pense qu'il faudrait pouvoir enregistrer les témoins encore vivants de notre langue picarde.

NB : Peut-être pourrait-on se mettre en rapport, à ce sujet, avec l'Université de Picardie qui œuvre aussi dans ce domaine.

 

e)  Enfin, la société envisage aussi l'étude d'un passé plus récent, celui des années d'occupation et de Résistance qu'il faudrait sauver de l'oubli interrogeant les témoins, encore en vie, de cette période.

La château de la Borde et la famille de Baynast ont joué une rôle important dans la protection et l'évasion d'aviateurs anglais, puis dans l'organisation de la Résistance. Madame de Baynast avait mis en place à Maignelay, en 1943-44, un réseau de secours aux blessés avec l'assistance de personnes encore présentes et qu'il faudrait interroger : Madame Gendron-Bourgeois, Madame Frion, Madame Marcelle Fontaine.

Monsieur Philippe de Baynast dit qu'il n'a pas - ou très peu - de documents écrits sur cette période mais qu'il a les souvenirs ou entendu les récits de sa famille. Un groupe pourrait donc travailler à la transcription des souvenirs de ces événements que Monsieur Pierre Debove garde aussi fidèlement en mémoire.

 

3)    Les membres de l'Assemblée Générale examinent aussi les aspects matériels et pratiques du fonctionnement de leur société. En attendant de disposer de moyens propres, Madame Girardeau, Maire, veut bien mettre à la disposition de la société certains services du secrétariat de mairie : dactylographie, reproduction, ….et envisager l'attribution d'une subvention. Elle examine aussi la possibilité d'utilisation, par la société, d'une des pièces de la Maison de Pays dans laquelle pourrait être installée une armoire fermée pour la sauvegarde des documents. De même, certaines vitrines de la salle de réunion pourraient être utilisées pour les expositions.

 

Enfin, avant de se séparer, les membres de la société fixent le montant de la cotisation à 50 francs et tiennent à évoquer le souvenir de Madame Suzanne Lesobre, issue d'une très ancienne famille de Maignelay et de Montigny, et qui les a précédés avec talents dans la voie de leurs recherches.

 

Le Président et les membres du bureau procèdent alors aux formalités de déclaration de la société auprès de la Sous-préfecture de Clermont.

 

COMMENTAIRES :

Contrairement à ce qui fut publié dans divers ouvrage, et repris lors de cette assemblée, Alizard n'est pas natif de Maignelay, puisqu'il est né à Paris en 1814 (publication dans le bulletin n° 19 de la SHMM)

 

Les documents légués par Madame Suzanne Lesobre à la Société historique de Clermont sont désormais disponible dans la salle "Suzanne Lesobre " mise à la disposition de la Société historique de Maignelay-Montigny par la  municipalité dans la bibliothèque. Le catalogue du Fonds Suzanne Lesobre est consultable.

 

L'étude des années d'occupation et de la Résistance avec la mise en place d'un groupe de travail regroupant des membres de la SHMM et du Cercle Maurice Blanchard de Montdidier a abouti à la publication d'un ouvrage "Témoignage" en 1994.